Les oiseuses
jaseuses
Ce jour là au cours d’une
promenade plutôt jardinière je
fis une rencontre des plus
jacassière. Au fait saviez-vous
que huit cucurbitacées de la
pire espèce, verte et blanche en
l’occurrence sont capables de
mettre à mal toutes les
renommées des villageois aux
alentours.
Donc je m’arrête et sur le champ
ces vieilles demoiselles en robe
verte commencent leur travail de
sape. Alors là j’en apprends de
belles : sur le facteur
nouvellement arrivé qui
s’attarde inconsidérément chez
la fille du coiffeur à onze
heures, sur la préposée aux
postes qui n’est pas des plus
discrètes avec le courrier
qu’elle envoie à dix-huit
heures, sur le jeune laitier qui
roucoule dès six heures sur les
marches d’escalier devant
l’épicier d’un âge déjà avancé,
sur mademoiselle Rose et
monsieur Poireau qui se
retrouvent près de ces langues
de vipère sous prétexte de
photographier leur alignement au
bord de la fontaine sur le coup
des quinze heures, vient à
passer monsieur le curé et son
aide-ménagère… je n’irai pas
plus loin sur ce chemin…
Reste encore la maîtresse
d’école et monsieur l’inspecteur
du mérite agricole… Après toutes
les médisances et méchancetés
entendues sur les habitants de
ce petit village et malgré mes
efforts pour les oublier il
m’est resté un goût amer de
cette bucolique randonnée. Au
fait çà sent quoi une coloquinte
? Cher villageois allez vite
récolter puis cuisiner cette
espèce cancanière au four à 200°
afin d’en chasser les mauvaises
odeurs.
Nelly Perrot le 17 janvier 2014 |
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