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Racontez un souvenir de
Noël.....
Je me souviens de ce Noël où
j'étais enfant (9 ou 10 ans) et
où les dames du catéchisme de
Saint Claude nous avaient
invitées à fabriquer notre
maison en carton pour servir de
décor à la crèche de l'église.
C'était une bonne idée, c'était
vivant, c'était chaleureux, cela
avait du sens !
Plutôt que de reconstituer le
décor de Bethléem en l'an zéro,
c'était notre chez nous
d'enfants, celui où nous vivions
avec Papa et Maman, les frères
et soeurs, la maison sur le
chemin où nous courrions en
rentrant de l'école, qui allait
être la maison voisine de
l'étable où était né l'enfant
Jésus.
Alors, que de temps, que
d'attention, d'application,
d'efforts, j'ai mis ce Noël-là à
monter les murs, poser le toit
de ma maison... Ce pan de toit
était-il vraiment plus long que
l'autre, comme dans la réalité ?
Et la cheminée ? Il ne fallait
pas oublier la cheminée... Mes
copines (je ne me rappelle plus
si on disait copines en ce
temps-là) avaient elles aussi
fabriqué avec le plus de
fidélité possible leur logis. Et
c'est ainsi que le soir de Noël,
toutes les petites maisons de
Saint Claude, habitées par un
enfant du catéchisme, brillaient
de tous leurs feux autour de
l'Enfant Jésus. Un papa
bricoleur avait installé une
guirlande lumineuse derrière les
fenêtres des logis et la lumière
avait jailli.
Maintenant encore, très souvent,
quand je retourne chemin du
Point du Jour, vers la maison de
mon enfance, et que je la vois
là-bas au delà du virage, je
revois la petite maison en
carton peinte en jaune qui
trônait près de la crèche.
C'était à Noël dans les années
cinquante...
Imaginez
un conte de Noël.....
Il était une fois une petite
chèvre, attachée dans son
enclos, qui voyait au loin les
lumières du village briller. On
était en décembre. Un vent
glacial soufflait. Elle avait un
bout de toit qui l'abritait et
du foin pour lui tenir chaud
mais elle était seule. C'était
la nuit de Noël. Dans un
mouvement de tête brusque, en
gaillardie par le son des
cloches de l'église qui
l'appelait là-bas, elle rompt
son licou et part dans la
direction du village.
Elle court, elle court, mais
tout à coup se trouve nez à nez
avec un animal aux oreilles
pointues, aux yeux qui brillent
dans la nuit. Une peur, une
angoisse la saisissent, lui
serrent les entrailles. Elle se
souvient des histoires que sa
mère lui racontait, une histoire
de chèvre de Monsieur Seguin, où
un terrible loup dévorait une
pauvre chèvre indépendante et
fière.
Elle tremble, elle tremble....
mais l'animal en face d'elle
s'arrête, lui passe une patte
autour du cou et lui dit : «
N'aie pas peur, ce soir c'est
Noël et ce soir-là, les loups
sont les amis des chèvres.
Viens, nous allons ripailler
ensemble, nous allons danser, et
nous ne serons plus seuls.
Bernadette Marion : Décembre
2013
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